Planète-RP : Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Alexandra Musseau : Je m’appelle , j’ai trente ans, j’ai fait des études de Lettres Modernes Spécialisées (Communication) à La Sorbonne (Paris IV) et je suis consultante RPs indépendante sur Marseille. J’ai commencé comme rédactrice pour la Provence dans le cadre du Festival d’Avignon, en 1997. Rentrée à Paris, j’ai fait un stage d’un an de chef d’édition ; j’avais en charge le magazine Aérofrance, trimestriel de l’Aéro-Club de France. Ce stage s’est déroulé, en 1998, en plein « Centenaire de l’Aviation », co-produit par l’Aéro-Club de France et l’agence WM. J’ai participé à la communication de quatre grands événements nationaux : « Festival de cinéma sur l’aviation », « La Coupe Gordon Bennet » partie des Jardins des Tuileries, « Le Mondial des Patrouilles » en partenariat avec l’Armée de l’Air et « Champ d’aviation », exposition de 50 avions sur les Champs Elysées, pour laquelle j’ai coordonnées la réalisation d’un catalogue tiré à 200 000 exemplaires. Par la suite, j’ai exercé ma plume pour un bureau de presse parisien, Atalanta International, spécialisé dans les produits de luxe (Cartier, Révillon, Sulka, Monnaie de Paris…). En 1999, à Marseille, l’association Internet Communication me charge de monter un journal en ligne sur les nouvelles technologies. Ca bouge à Marseille est salué par la presse nationale : France 2, France 3, Capital, Webmagazine, AFP, Europe2, RTL, NRJ… Emportée par la vague Internet, Networcouncil me demande de réaliser tout le contenu du site Tourisme Provence, puis le groupe Tiscali me fait responsable éditoriale pour le lancement de la marque en France jusqu’en novembre 2000. En 2001, France 3 Marseille, trouve mon profil idéal pour participer au montage de sa TNR (Télévision Numérique Régionale). Le projet ne voyant pas le jour, je travaille comme consultante multimédia (Doteuropa, CS5, Dans les vignes), mais, sentant le marché de l’Internet vaciller, je me dirige vers le conseil en RPs à partir de février 2002. J’ai rejoint l’agence PRformance pour développer mon activité entre Marseille et Paris.
PRP : Pouvez-vous nous présenter l’opération Vox Populi ?
AM : L’opération « Vox Populi » est une première. La création, à titre gracieux, d’un réseau d’opinion et d’information interactif et citoyen sur la crise irakienne par quatre acteurs des NTIC : un constructeur de technologies interactives (ULTIMedia), un réseau de service de presse (Categorynet), un fournisseur d’informatons (News Press) et un lieu (Web Bar). Ce projet est parti d’un sentiment citoyen face à la tension diplomatique internationale. Initiée par mon client ULTImedia, l’initiative « Vox Populi » est une tentative de faire entendre, à l’instar des manifestations pour la paix, la légitimité de l’opinion publique à disposer d’une « voix » dans le droit international. ULTImedia a donc pensé mettre à disposition dans un lieu public une borne Internet où chacun puisse s’exprimer librement et anonymement sur l’intervention en Irak. Mon travail a donc consisté à rendre ce projet possible. « Interactif » et « citoyen » en sont les mots clé. « Inter-action » ou plutôt « inter-dépendance » de chacun des acteurs du réseau. ULTImedia fournit le support d’opinion. Le choix d’une borne, plutôt qu’un simple vote en ligne, se réfère à ce souci de citoyenneté. En effet, l’ergonomie et l’utilisation d’une borne à écran tactile était plus conviviale et accessible à une grande majorité de gens que l’ordinateur. Le choix du lieu est aussi important. Le fait de se déplacer pour aller s’exprimer sur le risque d’un conflit suggère un acte plus fort parce que plus concret. Le Web Bar offre un cadre idéal pour accueillir la borne et ses « votants » et susciter des rencontres et des débats. News Press fournit un fil d’infos continu sur l’Irak, émanant des ministères, ONG, Syndicats… Enfin, Categorynet centralise les résultats des votes sur une page dédiée https://irak.categorynet.com et assure le relai auprès des médias. Le projet a séduit les organisateurs de la Fête de l’Internet. La borne « Vox Populi est donc une des initiatives majeures de l’événement.
PRP : Vous êtes basée en PACA. Pouvez-vous nous en dire plus sur le marché de la communication et les médias de cette région ?
AM : Le marché de la communication en région PACA est assez contradictoire. Marseille compte à elle seule près de 150 agences de communication, mais très peu d’agence RPs, moins de 10 au total. C’est une activité pas vraiment développée et qui bien souvent ne dépasse pas le cadre du régional. Ici ce sont surtout certains événements, comme la Fiesta des Suds, qui bénéficie d’une grande couverture médiatique parce que le festival est reconnu depuis longtemps, notamment pour sa programmation musicale internationale. Mais la majeure partie des entreprises, toutes activités confondues, n’ont pas de vraie culture de communication, il reste un travail d’éducation à faire. Les agences de communication travaillent surtout sur l’organisation de séminaires pour les entreprises ou de petites opérations commerciales en local. Du point de vue presse, il y a de plus en plus de journaux qui se créent, essentiellement sur le culturel. Le gratuit prédomine le marché. La plus belle tentative de ces deux dernières années restent pour moi le trimestriel Coming up, vendu en kiosque à Marseille et dans certains lieux à Paris et dans d’autres villes. Enfin, plus qu’ailleurs, la notion de réseau est capitale. Marseille est un grand village et le sentiment d’identité est très fort. Pas facile de s’implanter ici, mais je suis persuadée qu’il y a un marché RP à développer en PACA. J’ai constaté que la plupart des communicants RPs de la région maîtrisent encore mal les outils Internet. Personne avant moi n’avait pensé à intégrer un réseau de consultante comme PRformance basé à Paris. Il y des agences RPs parisiennes qui ont main mise sur une partie du marché sur Marseille, mais j’ai eu des échos plutôt négatifs sur leur travail. Ce sont de grosses agences, qui ne travaillent pas assez en proximité et qui pratiquent des prix bien trop exorbitants pour les entreprises d’ici.