Valérie Bobo est directrice et fondatrice de Mona Lisa, cabinet de conseil et de formation dont la vocation est l’introduction de l’art en entreprise pour y générer de l’innovation et de la croissance, fédérer des équipes et favoriser le changement. Elle nous explique pourquoi et comment stimuler sa créativité.
Planète-RP : Bonjour, pouvez vous nous rappeler votre parcours et les activités de votre société ?
Valérie Bobo : Bonjour, je m’appelle Valérie Bobo, je suis diplômée d’HEC et j’ai tout d’abord été consultante en stratégie et organisation pour le cabinet Bossard Consultants ( devenu par la suite Gemini ) pendant 7 ans. J’ai ensuite assuré des responsabilités marketing internationales qui m’ont amené à collaborer avec des designers, des architectes, des stylistes au sein du groupe Cartier et chez Petit Bateau. A titre personnel, je suis passionnée d’art et je suis convaincue non seulement de la richesse mais aussi de la nécessité des croisements culturels pour l’entreprise. C’est pour cela que j’ai créé Mona Lisa dont les activités sorganisent en prestations de conseil et de formation. Toutes nos missions ont pour point commun de proposer aux entreprises et aux organisations un regard différent sur leur activité et leur environnement, avec l’objectif de régénérer leur regard et leur vision de leur métier.
PRP : Stimuler la créativité, n’est ce pas difficile dans une économie plus tournée vers le matériel que le culturel ?
VB : Nous sommes effectivement dans une économie qui privilégie les retours sur investissements à court terme mais nous sommes aussi dans un système qui est à la recherche de nouveaux souffles, de nouvelles sources dinspiration sil souhaite entretenir son système de consommation. Dans une époque dhyper choix, de saturation des besoins (on pourrait reparler de la pyramide bien connue de Mazlow ), ce sont plus le sens et la découverte de nouveaux « univers »qui sont susceptibles de dynamiser ce système de consommation. Nous passons dun marketing de la demande à un marketing doffre où les entreprises doivent être capables de faire des propositions à la fois sensées et nouvelles à leurs consommateurs. Et lart peut jouer un grand rôle dans cette nouvelle perspective.
PRP : Mais comment réagissent les entreprises quand on leur parle dartistes, dart ?
VB : Il est vrai quune certaine méfiance a existé et continue dexister entre ces deux univers dont les modes de fonctionnement peuvent, au prime abord, apparaître assez différents. Doù la nécessité dune interface qui comprenne chacun des deux et optimise les échanges entre eux. Alors que pendant longtemps, les mondes de l’entreprise et de l’art se sont observés de loin sans réellement collaborer, on s’aperçoit que de nouveaux modes de relations se développent entre des entreprises et l’art. Par exemple, les cafés Illy ou la Vodka Absolut entretiennent depuis plus de 20 ans des collaborations avec des artistes qui leurs confèrent une image et une différenciation très forte sur leurs marchés respectifs. Plus récemment, on peut citer les exemples de Renault, présent dans des foires dart contemporain internationales ou de Louis Vuitton qui collabore avec Murakami pour rajeunir sa fameuse toile monogramme.
PRP : Pensez vous que les communicants soient concernés par ces démarches ?
VB : Bien sûr…Ils ont même été parmi les premiers à en percevoir lintérêt, notamment dans le champ de la communication institutionnelle (mécénat ), ou publicitaire. Mais il me semble aujourdhui que ces 2 dimensions ne suffisent plus et quils pourraient aller beaucoup plus loin en sy intéressant pour la dimension de recherche de contenu, source d’inspiration, ressource de créativité…les communicants sont donc un public sensible à notre approche…
Mona Lisa organise un prochain cycle sur « les processus de créativité en art contemporain » le 5 juin prochain à 19h30 à Paris 8°. Renseignements et inscriptions au 01 56 03 55 12.