L’intermédiation hiérarchique n’est plus, vive le chat social

par Laurent Durgeat. Parmi les discours à la mode en matière de politique d’entreprise, on explique à qui veut l’entendre que le fonctionnement des économies modernes passe par un management participatif et une meilleure mise en relation des savoirs et des compétences. Les  » cerclés de qualité  » Japonais ont d’ailleurs représenté la première émanation sensible de cette tendance.

Pour rappel, l’histoire récente de la société parisienne nous apprend que de Montmartre à Montparnasse, il a existé des lieux où le brassage social était rendu aisé, du moins possible. Ces foyers de création transcendaient les clivages les plus engoncés.

D’une certaine manière Internet, quand il en est fait une utilisation intelligente, peut favoriser les rencontres les plus inattendues et réduire les fossés entre les hommes.

Et la communication dans tout ça. ? Et bien, au même titre que l’éditeur universel représente une révolution de velours dans le milieu feutré du journalisme, les espaces de discussion et autres listes de diffusion sont autant de regroupement de citoyens autour d’une idée ou d’un projet, et qui n’obéit qu’à la volonté de recréer un lien social et un fonctionnement proche du  » club « , à cette différence près que l’on ne peut pas créer de club en dehors du net, qui puisse rassembler des contributions aussi éloignées que celles que peuvent parfois contribuer à initier les clubs Internet.

Pour preuve, certains espaces de discussions francophones qui regroupent tout autant des Québécois que des Suisses et bien sûr des français.

Cette tendance au regroupement spontané de personnes et la facilité de contacter directement ou indirectement des personnes pouvant occuper une position sociale ou hiérarchique inférieure, égale ou supérieure à la sienne n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement des médias et de la gouvernance d’entreprise.

L’émail se révèle par exemple, une redoutable arme de lancement de crise ( rumeurs, mails groupés…). Quant à la communication, elle doit s’accommoder de cette nouvelle citoyenneté électronique qui n’hésite pas à tourner en dérision, qui le logo d’une entreprise, qui un émail détourné à un manager d’entreprise et livré en pâture à des milliers de boîtes aux lettres électroniques.

LD

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