Pascal Pierrey est à l’origine d’un guide consacré exclusivement aux contenus en ligne et à ceux qui les produisent ( guide disponible contre 10 Euros / Nous l’avons commandé et le recommandons ). Une position qui lui permet de nous éclairer sur ce marché et les dernières tendances qui guideront son développement.
Planète-RP : Pouvez vous nous rappeler votre parcours et l’activité de votre entreprise ?
Pascal Pierrey : J’ai 44 ans, je suis ingénieur IPSA et diplômé de l’IAE de Paris. J’ai créé ma première entreprise il y a une quinzaine d’années dans le domaine de l’édition électronique, société que j’ai revendue 3 ans plus tard. Puis j’ai rejoint au début des années 90 Questel.Orbit, un des leaders européens dans le domaine de l’information électronique professionnelle, filiale du groupe France Telecom dans lequel je suis resté 5 ans. J’ai ensuite créé en 1997, Press Intelligence, une entreprise pionnière de l’offre de contenus pour réseaux intranets. Une entreprise probablement « un peu trop pionnière » qui n’a pas eu le succès escompté mais qui m’a permis de rencontrer Cedrom-Sni, une entreprise canadienne leader en matière de diffusion d’information presse francophone sur Internet et CD-Roms dont je suis devenu le Directeur Général Europe.
Début 2001 le démon de la création m’a repris et j’ai crée iContenus « le premier salon dédié aux contenus pour l’internet, les intranets et les réseaux mobiles » dont la première édition s’est tenue en novembre 2001 au Cnit Paris La Défense.
En 2002, la seconde édition du salon s’est tenue à nouveau au Cnit et nous avons lancé la même année « le portail des iContenus », un site dédié à « tout l’univers des iContenus ».
En février 2003, nous avons publié la première édition de l’Annuaire des Contenus en ligne, un outil destiné à répertorier de manière exhaustive les fournisseurs de contenus francophones et les principaux fournisseurs de technologies pour la gestion, la diffusion et la commercialisation des contenus. Notre objectif est d’aider les acheteurs et prescripteurs à mieux choisir les acteurs susceptibles de les accompagner dans la mise en place des solutions pour vendre, communiquer, recruter, fidéliser, informer avec des contenus en ligne.
Planète-RP : Pour quelle(s) raison(s) avoir décidé de doter le marché d’un outil de connaissance des éditeurs de contenus en ligne ?
PP : Tout d’abord si cet annuaire a vu le jour, c’est tout simplement car il répond à un besoin. Le marché B2B des contenus en ligne est un secteur jeune et en pleine évolution qui se caractérise par une grande diversité des offres mais également des besoins, usages, supports, formats et technologies, et dans ce contexte, les besoins en informations, contacts et échanges sont importants.
L’annuaire est ensuite le complément logique du salon iContenus. Le marché des contenus est un secteur d’activité difficile et un bon nombre de nombreux fournisseurs n’ont pas les moyens d’exposer sur un salon. Ce qui était très frustrant pour nous ; nous connaissions de belles entreprises avec des superbes offres mais qui n’avaient pas les moyens de se payer un stand. C’est donc pour palier à cette difficulté que nous avons créé l’annuaire des contenus. Une façon de rassembler l’ensemble de la profession sinon physiquement, du moins dans un ouvrage, et qui sera cette année pour la première fois diffusé sur le salon iContenus du 17 au 19 juin au Palais des Congrès de Paris (www.icontenus.com)
Planète-RP : Vous avez pu étudier le marché des éditeurs de contenu. Quelle est la tendance actuelle ? Quelle(s) modèle(s) économique(s) et évolutions anticipez vous ?
PP : Bonne question ! Tout d’abord comme je viens de le dire, le marché des contenus en ligne est un marché complexe, qui est marqué par la diversité… et le manque d’informations concrètes. Nous venons d’ailleurs de lancer une grande enquête auprès des fournisseurs et des acheteurs pour essayer d’y voir plus clair .
Globalement on peut dire que c’est encore un marché difficile, surtout pour les « pure players » qui se sont lancés dans l’aventure dans les années 97 à 2000 au moment de la démocratisation du web. Ils sont d’ailleurs assez peu nombreux à avoir survécu sans s’être fait racheter. Aujourd’hui, il me semble que ceux qui se portent bien sont ceux qui ont d’autres revenus que ceux provenant de la seule vente de contenus en ligne. Les secteurs les plus prometteurs me semblent être d’une part les contenus sur mesure réalisés pour la communication et le marketing interactif et d’autres part les contenus pour téléphones mobiles.
Pour revenir sur le marché, si je dis que le marché est » encore » difficile c’est parce que je suis persuadé que les choses vont changer prochainement, car les fondamentaux sont bons !
Le nombre d’internautes continu de croître régulièrement en France, 20 millions de personnes sont connectés fin janvier 2003, soit près de 40% des Français âgés de 11 ans et plus. Dans les entreprises et administrations de plus de 500 salariés, 38% des 7,7 millions de collaborateurs qui y travaillent (hors éducation nationale et armée) sont connectés à un intranet. Le nombre de téléphone mobile a dépassé celui des téléphones fixes, le trafic de SMS explose littéralement et les revenus des contenus mobiles décollent littéralement après la mise en place en 2002 de l’offre de SMS surtaxés, du i-mode et à l’arrivée prochaine en force des MMS.