Claire Romanet, chasseuse de têtes dans la com’

Claire Romanet est gérante du cabinet de recrutement Elaee. Ce cabinet est spécialisé dans les métiers de la communication, du marketing et du web. Au carrefour entre les recruteurs et les candidats, Claire porte un regard critique et expérimenté sur l’emploi dans la com’. Rencontre.

Claire Romanet, vous avez fondé le cabinet de recrutement Elaee. Pouvez-vous le présenter rapidement à nos lecteurs ?
Elaee est spécialisé sur les métiers de la communication, du marketing et du web. Cela englobe nombre de secteurs comme la publicité, le design, la presse, les RP, les médias, l’édition, les nouvelles technologies, etc. Les profils que nous recrutons sont, par exemple, ceux de directeurs de clientèle, de responsables marketing, de chefs de projet (technique, éditoriaux, ou marketing), de DA, de webmarketeurs, etc. Tous les métiers, que ce soit en création, en conseil, en production ou en commercial, sont concernés. Nous travaillons tout aussi bien pour des agences que pour des entreprises avec des services intégrés (informatique, santé, luxe, industrie, pure-players du web…).

Pour être issus de ces métiers et pour avoir recruté d’abord pour nos propres équipes, nous connaissons bien les compétences techniques attendues, les environnements différents selon les métiers et avons aussi une bonne connaissance du marché. Nous axons surtout nos recherches (qui ne concernent que des CDI : pas de free-lance ni d’intérim) sur la dimension personnalité. Parce que nous sommes persuadés, et chaque jour qui passe nous le prouve, qu’il n’y a pas de prise de poste satisfaisante s’il n’y a pas en amont adéquation en termes d’état d’esprit, de tempérament, de valeurs et de culture d’entreprise.
Nous travaillons donc beaucoup sur les objectifs professionnels des personnes que nous rencontrons et sommes très attentifs à soigner cette relation : réponse personnalisée à chaque candidature, debriefing précis des entretiens, disponibilité, etc. Cela nous prend un temps fou mais nous pensons que c’est très important dans une société où la recherche d’emploi s’avère difficile pour ceux qui la vivent.

Les métiers de l’écrit et de la com’ sont dits « saturés », avec une précarisation de plus en plus forte et des recours aux stagiaires de manière systématique. Vous le dites sur votre blog : une annonce génère des centaines de retours. Quelle est votre vision actuelle du marché de l’emploi dans la presse et de la communication ?
Les marchés de la presse et de la communication ont les mêmes problématiques, à savoir qu’ils ne se développent pas. En effet, les parts de marché sont à prendre chez les concurrents et de fait, il y a donc peu de créations de poste. Hormis, bien sûr, en ce qui concerne Internet. Je ne vous apprendrai pas que ce média révolutionne l’écrit et la com’ en général, aussi bien en termes de business model (voir la presse gratuite), d’outils (on n’est plus au stade du site vitrine. Aujourd’hui, les demandes sont sectorisées : marketing relationnel, e-business, etc.) qu’en matière de conception (n’écrit pas sur le web qui veut).

En tant qu’experte du recrutement, vous devez voir passer des milliers de CV. Quelles sont les erreurs les plus courantes que vous voyez dans les candidatures ?
Vous n’imaginez pas combien de candidatures mal préparées nous recevons : nom du destinataire incorrect (voire nom du destinataire à qui la lettre a précédemment été envoyée), lettre de motivation pas motivée mais « copiée-collée » dans un guide de recherche d’emploi, fautes de français ou CV qui se veulent tellement créatifs qu’ils en deviennent difficiles à lire (pour info, l’Apec annonce que 70% des CV sont « bidonnés » en France). Ces erreurs sont le plus souvent facilement corrigées avec un peu de bon sens et d’attention. Et enfin, on travaille dans la com’ non ?

Quels conseils rapides pourriez-vous donner aux candidats pour optimiser leur chance de décrocher un job ? Un blog est-il un élément favorable pour un recrutement ? Quid ?
On attend des candidatures qu’elles soient en réponse à des offres d’emploi, spontanées ou en retour d’approche directe (chasse de têtes), qu’elles nous permettent de comprendre qui est notre interlocuteur, ce qu’il sait faire et ce qu’il aime faire. Une candidature demande du travail. Il ne s’agit pas de faire du e-mailing : chaque réponse doit être personnalisée. Nous avons donné sur notre blog quelques conseils en ce sens1.

Concernant les blogs, il est évident qu’il s’agit d’un outil qui devient de plus en plus important. Dans nos métiers (et surtout ceux qui concernent le web), se présenter, pouvoir argumenter, prendre position et acquérir de la visibilité passe aussi par le blog. Ne pas avoir de site perso sur Internet sera bientôt aussi rédhibitoire que ne pas avoir d’adresse mail perso. Chez Elaee, nous vérifions systématiquement par les moteurs de recherche les noms des candidats qui nous intéressent.

Quand le blog est perso, il éclaire le futur employeur sur la façon d’être, de penser et d’agir. En tout cas, il montre que le candidat a des centres d’intérêt et qu’il pratique le web. Quand le blog est pro, c’est encore mieux, car là c’est la crédibilité professionnelle qui s’expose et c’est particulièrement apprécié par les chasseurs de têtes comme nous.

Alors attention à ce qui est écrit ou ce qui est montré, parce qu’on ne maîtrise pas encore les corrections d’auteur dans ce domaine…

 

Plus d’infos :
www.elaee.com

Un blog d’une chasseuse de tête des métiers de la création et de la communication

Sa fiche sur le réseau Categorynet.com avait connu un immense succès. Nul doute qu’il en sera de même pour son site/blog. Claire Romanet, chasseuse de tête pour les métiers de la création et de la communication, décline ses services et ses activités via le site Elaee. On est à l’opposé d’une vitrine plate et sans intérêt, ce blog laisse d’ailleurs une part mineure aux informations commerciales proprement dites. Claire Romanet poste régulièrement des billets fortement intéressants pour la profession. Le tout est très réactif et interactif : les visiteurs peuvent laisser des commentaires et être alerté des nouveautés par RSS. On y trouve de tout : un quizz pour les candidats, des informations sur l’état du marché de l’emploi dans la com’, des offres d’emploi, etc. On donnerait une note de 10 sur 10 si la charte graphique et les couleurs utilisées étaient parfois un peu plus lisibles. Le mélange de mauve, rose et gris ne passe pas pour le mieux sur tous les écrans. Sinon, c’est un site comme on aimerait en voir plus souvent. A classer dans vos favoris.

Plus d’infos :
https://www.elaee.com/

Emploi : quelles perspectives pour la communication d’entreprise ?

La communication d’entreprise est-elle un secteur porteur en termes d’emplois ? Quelles sont les formations exigées ? Quels sont les modes de recrutement ? Quels sont les métiers d’avenir ?

C’est à ces questions que l’Ujjef -Communication et Entreprise, (association qui regroupe 1300 professionnels de la communication en entreprises, agences et collectivités locales) a voulu répondre en lançant une étude, première du genre, sur « L’emploi et les métiers dans la communication d’entreprise ».

Cette étude donne des repères aux professionnels mais aussi aux étudiants et chercheurs d’emploi et brosse un tableau à date des évolutions et des perspectives d’avenir de l’emploi et des métiers dans ce secteur.

Les résultats

• Un secteur qui se porte bien et n’envisage pas de pénurie de compétences

• Un marché relativement restreint mais qui offre de belles perspectives d’embauche en particulier dans les fonctions multimédia, Internet et Intranet

• Un secteur qui a besoin d’une solide formation initiale et recherche la polyvalence pour 78 % des personnes interrogées

• Un secteur qui bouge très vite avec de nombreux nouveaux métiers émergents : pour 46 %, les métiers de demain n’existent pas encore

La méthode d’enquête :

L’étude a été réalisée à partir d’entretiens qualitatifs et quantitatifs auprès de 300 responsables de la communication (170 directeurs de la communication ou responsables de la communication en entreprises, 80 personnes en agences et 50 en collectivités locales) entre le 5 et le 19 octobre derniers.

LES RESULTATS COMPLETS

Un secteur qui se porte bien et n’envisage pas de pénurie de compétences

83 % des personnes interrogées pensent qu’avec l’arrivée des nouvelles technologies et le phénomène de l’internationalisation, la communication d’entreprise est un secteur en plein développement.

Cette évolution positive du secteur est confirmée par les études du Bipe , de la Dares et du Conseil d’analyse stratégique .

64 % des professionnels interrogés estiment qu’aujourd’hui on trouve plutôt facilement les compétences que l’on recherche (résultat plus modéré pour les agences : 52 %).

Par ailleurs, pour 81 % des responsables de communication, le papy boom ne laisse pas présager à ce jour de pénuries de compétences, la communication d’entreprise étant un secteur attractif pour les jeunes et les personnes formées étant suffisamment nombreuses pour pallier d’éventuelles tensions du marché.

Un marché relativement restreint, mais qui offre de belles perspectives d’embauches

Le marché de la communication d’entreprise reste un « petit marché » mais 52 % des personnes interrogées pensent qu’il n’est pas saturé en termes d’emploi.

A priori aucune des fonctions n’est appelée à diminuer et pour près d’un quart des répondants, les fonctions de directeur de la communication interne / externe et les chargés de communication vont se développer.

En entreprises et collectivités, la fonction qui serait la plus amenée à se développer est celle de responsable multimédia et des fonctions liées à Internet en général. Les webmaster Internet ou Intranet sont les fonctions les plus citées

pour un développement futur.

Pour les agences, ce sont les fonctions de gestion de projet au sens large qui sont les plus amenées à se développer.

De même qu’en entreprises et collectivités, les responsables d’agence prévoient un fort développement des fonctions multimédia, Internet et Intranet

Un secteur exigeant en termes de compétences : culture générale et polyvalence sont recherchées

Une solide formation initiale, une excellente culture générale, une culture de plus en plus internationale (64 %) et la maîtrise de plusieurs langues (72 % en entreprise / 60 % en agence, 48 % dans les collectivités locales) sont exigées.

L’étude du Bipe confirme ces résultats puisque la communication d’entreprise (métiers de l’information, de la communication et du spectacle) est le 3e secteur le plus exigeant en termes de qualité de la formation initiale après les chercheurs et les enseignants.

Pour 60 % des responsables interrogés, la connaissance du métier de communicant est plus importante que la connaissance du secteur de l’entreprise pour faire de la bonne communication. Le métier semble avoir atteint une réelle reconnaissance professionnelle.

94 % des gens interrogés disent que ce secteur recherche de plus en plus de ressources ayant des qualités relationnelles importantes (empathie, adaptabilité…).

82 % affirment même que les profils les plus recherchés sont ceux qui allient les compétences classiques en communication éditoriale et des compétences en nouvelles technologies.

La polyvalence est recherchée puisque 78 % estiment qu’il vaut mieux être un généraliste polyvalent qu’un hyperspécialiste (sentiment plus mitigé en agence).

Point plus critique : les professionnels mettent en garde sur la qualité de la formation initiale, puisque 52 % d’entre eux pensent qu’il y a de plus en plus de formations sans grande valeur sur le marché.

Un secteur qui évolue très vite et avec l’émergence de nouveaux métiers

Certainement influencés par les changements récents impulsés par l’arrivée des technologies numériques, les professionnels envisagent à nouveau une très rapide évolution des métiers. 46 % pensent que le secteur évolue si rapidement que les métiers dont on aura besoin dans 5 ans n’existent même pas actuellement.

Le recrutement

Les canaux de recrutement sont très différenciés selon le type d’activité.

Deux moyens apparaissent prioritaires : le recrutement interne dans les entreprises et collectivités et le phénomène « réseau » pour les agences (plus de 4 cas sur 10). Le recrutement de stagiaires et celui de candidats spontanés, en collectivités ou en agence, constituent également un moyen significatif.

A contrario, les annonces papier, les écoles, les cabinets de recrutement ou les chasseurs de tête ne font pas recette en la matière.

L’Ujjef-Communication et Entreprise rassemble les professionnels de la communication d’entreprise : annonceurs, agences et journalistes. Forte de 1 300 adhérents, elle est aujourd’hui la première association de communication en France, et l’organisation de référence au service des métiers et des acteurs de la communication d’entreprise.

 

(Communiqué  Ujjef-Communication et Entreprise)

Paris – 23/10 – Atelier : (re)trouver un emploi aujourd’hui en communication

Le 23 octobre, Information presse & Communication organise un atelier sur comment retrouver un emploi dans la communication.

Atelier : « (re)trouver un emploi aujourd’hui en communication »
• Quel est l’état du marché de l’emploi dans notre secteur de la communication aujourd’hui et particulièrement pour les professionnels déjà expérimentés ?
• Quels sont les parcours qui sont vraiment recherchés et que valoriser dans son expérience ?
• Comment répondre à une annonce, présenter son cv, faire une lettre de motivation percutante ?
• Comment créer une stratégie de candidature spontanée ?
• Comment fonctionnent les professionnels du recrutement : leurs besoins réels, leur méthodes de sélection, leurs techniques d’entretiens

Plus d’infos :

Site IPC 

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