Une responsable de communication qui a du choeur

Pascaline Maugat est directeur de la Communication du Choeur des Solistes de Lyon. Elle nous présente son parcours et ses principales missions.

Planète-RP : Pouvez vous nous rappeler votre parcours ?
Pascaline Maugat : Après des études à l’EFAP, j’ai assuré des missions temporaires en agence, puis passé 10 ans hors de la communication pour raisons familiales. De 1986 à 1989, j’étais chargée de la communication du théâtre de l’Ouest Lyonnais, du théâtre Tête d’Or. Depuis 1989 je suis directeur de la communication du Choeur des Solistes de Lyon.

PRP : Comment s’est déterminée votre orientation vers l’univers culturel ?
PM : A l’occasion de ma reprise d’activité professionnelle, une opportunité de poste dans un théâtre lyonnais. Un « virus » pour la Culture en général attrapé très tôt et dont j’aurais du mal à guérir …

PRP : Aujourd’hui vous êtes Directrice de la Communication d’un ensemble vocal ? Quelles sont vos fonctions principales et les grands  » rendez-vous  » de votre année ?
PM : Je fais partie d’une petite équipe administrative. Je dépends du directeur artistique et de la directrice générale. Ci-joint une brève présentation de l’ensemble et de sa programmation pour la saison 2002/2003. Ma fonction est de travailler sur la notoriété de l’ensemble auprès de tous ses publics et principalement : Organisateurs de concerts, directeurs de festivals, Mélomanes et auditeurs des concerts (nous sommes producteurs de concerts à Lyon) Relais d’opinion, prescripteurs : la Presse , milieu professionnel , enseigants … Subventionneurs et mécènes Communication interne : avec les artistes (souvent le plus souvent des intermittentsd du spectacle)

PRP : Quelle stratégie ou  » mix média  » vous permet d’aider à la médiatisation de votre ensemble ?
Nous utilisons une série de supports pour nous faire connaître (dossiers, tracts, affiches …). Ils sont couplés avec les Relations Presse, l’achat d’espaces publicitaires et le marketing direct. Nous produisons également un Journal interne et sommes présents lors de rencontres professionnelles et de salons. Enfin nous essayons d’être présents sur Internet. Les Médias d’influence dans notre univers sont par type de médias : Radios (Radio Classique, France Musiques … et émissions culturelles des radios généralistes)…chaque année nous avons plusieurs retransmissions de concerts ; Télévision : chaînes spécialisées du cable et du satellite…rares captation télé de nos concerts ; Presse nationale spécialisée (Monde de la Musique, Diapason …) ; Presse professionnelle (la Lettre du musiciens ) ; Presse quotidienne rubriques spécialisées culture, musique (Le Monde, Libération …) ; Magazines généralistes : rubriques spécialisées culture, musique .(Télérama, L’Express …) ; Presse internationale lors de concerts à l’étranger.

PRP : Comment se déroule la recherche de mécènes ?
PM : Nous avons eu pendant 10 ans le mécénat de la fondation d’entreprise France Télécom, qui nous aide encore pontuellement sur certains projets. Je démarche certaines entreprises dont les préoccupations de communication,de relations Publiques ou de Mécénat peuvent être en adéquation avec nos « offres » artistiques. L’artiste et l’entreprise se sont beaucoup « rapprochés » ces dernières années mais des passerelles restent à construire. Je souhaiterais créér un « Club d’entreprises » avec lesquelles j’aimerais tisser des liens et des collaborations sur la durée mais peu de responsables de communication d’entreprises petites et moyennes sont sensiblisées au mécénat. Sur ce thème, j’ai fais partie des organisateurs d’un colloque de l’ADMICAL ( Assoc. pour le Développement du Mécénat Industriel et Commercial. Présidé alors par Jacques Rigaud) à Lyon en nov 2000.

PRP : Notre pays pratique une politique de décentralisation culturelle depuis quelque années ? Ressentez vous cette évolution dans votre cas ?
PM : La multiplication des structures culturelles et des Festivals en région est une réalité. Les collectivités locales prennent progressivement conscience de l’importance de la Culture en tant qu' »outil vitrine » mais aussi « facteur de lien social ». Le Ministère de la Culture a un budget toujours majoritairement « distribué » à Paris. La décentralisation annoncée renforcera cette délégation de prise en charge de la Culture aux collectivités territoriales qui sont de plus en plus sollicitées… La « décentralisation » médiatique n’existant pas, il est très difficile d’exister dans les media nationaux quand on est basé en « province ».

PRP : Quelle opinion ont les musiciens des actions de communication et de la médiatisation en général ?
PM : Sans médiatisation et communication un artiste a de plus en plus de mal à continuer son métier. Les artistes sentent bien la nécessité de ce travail et dans le culturel c’est d’ailleurs un des premiers postes créé. La Culture n’étant pas une marchandise comme les autres, on se doit de mettre la forme en adéquation avec le fond et de toujours savoir que l’on travaille sur une partie de la propre chaire de l’artiste : sa création est fragile, sensible et forte à la fois…enfin, comme dans toutes les entreprises, si une opération marche ce n’est pas grâce à la communication…mais si cela ne marche pas c’est forcément à cause de la communication…

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