Univers du disque : Press Attack pour Marie Kiss La Joue !

Jérôme Scholzke participe à l’aventure d’une jeune artiste prometteuse, Marie Kiss La Joue ( vous avez du entendre son single « Henri » sur le réseau Radio France ). Au lendemain des victoires de la musique et à la veille du concert parisien de cette artiste, il nous explique avec une sincérité assez rare dans sa branche, pour que nous la saluions, les règles d’or de la promotion/relation presse musicale. Musique !

Planète-RP : Pouvez vous nous présenter votre parcours et votre activité actuelle ?

Jérôme Scholzke : TSK MUSIC c’est la rencontre entre 3 personnes : Patrick Kerrousse , patron d’un important point de vente de disques à Rennes  » RENNES MUSIQUE  » qui se trouve par ailleurs être dans l’un des dirigeants du groupement de disquaires indépendants ( 70 points de vente )
 » STARTER  » et les 2 membres fondateurs ( Céline Texier et Jérôme Scholzke) de l’AGENCE ARCHIBALD spécialisée dans la communication indépendante sur l’Ouest de la France pour le compte des maisons de disques.

Nos deux structures étant très proche du terrain, nous avons l’occasion de repérer les disques auto-produits, de sentir les phénomènes monter bien avant que cela n’arrive aux oreilles des grosses maisons de disques.

C’est ainsi que Patrick Kerrousse à découvert en 2000, par le biais d’un dépôt vente dans son magasin , MARIE KISS LA JOUE , un disque où nous avons décelé assez rapidement du talent , nous avons alors décidé de mettre un petit budget promo pour soutenir ce disque auto-produit, résultat la presse s’est emballée sur ce qui n’était à la base qu’une maquette sur CD , à tel point que Anne-Marie Paquotte de TELERAMA , lui a attribué 3 clefs, les ventes se sont rapidement emballées pour un disque auto-produit : 3000 ventes.

Nous en avons en partie également réalisé la distribution de ce disque auto-produit, via un réseau de relations que nous avions dans les points de vente.

Fort de ce mini succès, nous avons décidé de Monter une structure de production : TSK MUSIC , afin d’accompagner de manière professionnelle la carrière de MARIE KISS LA JOUE .

Notre premier objectif a été de partir à la recherche d’un éditeur, qui est venu rapidement soutenir financièrement le projet : BMG publishing, puis après avoir enregistré ce qui sera le futur album , plusieurs propositions de contrats de licence nous ont été faites par différentes compagnies de disques importantes.

Notre choix s’est alors porté sur EMI , qui souhaitait rapidement faire aboutir ce projet.
Le disque est sorti le 4 juin 2002 .

PRP : Comment s’organise les relations presse d’un artiste interprète ? Quels formats de promotion utilisez vous ?

JS : Il est difficile d’intéresser les gros médias sur une artiste inconnue, pour exemple certains médias radios exigent que le disque se classe au  » top album  » avant de diffuser le moindre titre, mais chacun sait que sans radios ou tv, il est quasiment impossible de rentrer au top album, c’est tout le problème des radios et télé en France, soucieuses de leur audience, et frileuses à rentrer en playlist des nouveaux talents. Sans parler des relations très dangereuses entre  » produit marketing  » des maisons de disques et certains médias. Il n’est pas rare aujourd’hui de voir certaines maisons de disques offrir  » des points  » sur les royautés d’un disque en échange d’une programmation. Bon nombre de producteurs indépendants aujourd’hui s’insurgent contre cette pratique dite du  » pay to play « où ils ne peuvent rivaliser, et surtout ne veulent pas rentrer dans ce dangereux mélange des genres.

Pour Marie Kiss la Joue, nous avons choisi dès le départ d’une promotion par la base, vers les prescripteurs de tendances (dans son genre musical) et/ou via des fanzines , radios à la programmation spécialisée, ainsi que la presse régionale.
L’important était de constituer une base, pour donner du corps à un dossier de presse, et avoir de la matière dans nos arguments vers des médias plus importants par la suite.

Il est évident que ce type de promotion prend beaucoup de temps, ce n’est que 8 mois après la sortie du disque qu’un certain nombre de gros médias, s’intéresse enfin MARIE KISS LA JOUE

Pour ce qui est de l’organisation du marché, il n’y a pas de règle très précise, dans notre cas étant donné que nous avions une certaine expérience via la société Archibald, nous avons souhaité gérer nous même la communication et les relations presse autour de notre artiste, EMI se contentant d’être le financier de ces opérations. Le service promo presse intégré chez EMI est très peu intervenu dans ces actions.

Nous avons monté également un grand nombre d’actions de  » street-marketing « , tractage, affichage, promo dans 250 bars cœur de cible, etc.….

En novembre , notre maison de disque a alloué un budget à une attachée de presse indépendante spécialisée dans les radios, ce qui nous a permis de renter un titre en playlist (forte rotation) sur France Inter, cela a été un vrai booster dans notre promotion, mais également pour les ventes du disque.

Pour ce qui est des formats utilisés, ils sont différents : pour la Presse nous envoyons l’album accompagné d’une biographie et d’une revue de presse, pour ce qui est des radios nous utilisons un format single, dans le cas de Marie, le single  » henri  » à été envoyé aux radios, car devant l’énorme production musicale, il faut pointer du doigt aux radios le titre que nous estimons être un morceau fédérateur, les radios dans 90% des cas n’ont ni le temps, ni l’envie d’écouter des albums et choisir un titre parmi une œuvre complète.

Pour ce qui est des concerts, nous effectuons une promo autour de chacune des dates (e-mailing de journalistes et de prescripteurs, envois promo) par ailleurs dès que cela est possible nous organisons des show case dans des points de vente type Fnac le jour d’une date de concert afin de garantir un maximum de visibilité en magasin du disque ( avant, pendant et après le concert) et la mise en place de PLV pour soutenir à la fois le concert et le show case. Ces PLV sont réalisées par EMI et misent en place par leur force de vente.

PRP : Pouvez vous nous dire quelques mots sur la population des journalistes chroniqueurs musicaux et .le type de relation que vous entretenez ?

JS : La famille des journalistes chroniqueurs musicaux tient dans un mouchoir de poche, et est très sollicitée, chacun d’entre eux reçoit plusieurs dizaines de disques chaque semaine, et forcément est harcelé par une multitude d’attachés de presse qui les accompagnent.

Il faut écrire beaucoup de mails, téléphoner ,retéléphoner avant qu’un disque n’arrive sur une platine puis dans leurs oreilles, et puis il faut que le disque et l’artiste aient une véritable histoire à raconter, afin de donner de la matière à l’écriture…..c’est vraiment un combat de tous les jours afin d’émerger du lot.

Pour ce qui est des tribus….il y en a vraiment beaucoup, chaque style de musique et sous famille d’un style a son ou ses journalistes clefs, dans notre cas (qui est le domaine de la chanson) , les cibles importantes sont bien sûr TELERAMA, CHORUS, France INTER, LIBERATION, le MONDE, mais aussi la presse féminine, car Marie raconte beaucoup d’histoires qui parlent aux femmes ( 80 % de son public qui vient au concert est féminin).

PRP : Dans le cas de votre artiste quelles sont les règles à respecter pour arriver à percer dans les médias sans disposer d’un budget de multinationale ?

JS : La première règle indiscutable : un bon carnet d’adresses, avoir une vraie histoire à raconter, ne négliger aucun  » petit média « , avoir une réponse rapide à toute demande des journalistes. Par ailleurs nos actions sur les 250 bars  » chansons  » ont permis de créer un véritable bouche à oreille, nous considérons les bars au même titre qu’un média, car ils jouent le rôle d’un diffuseur spécialisé, prescripteur et ouvert

Imaginez que la base de la clientèle de chacun ce ces bars soit de 200 personnes , on peut estimer que l’oreille de 50 000 personnes « cœur de cible  » et sensible à ce type de musique a croisé un jour MARIE KISS LA JOUE dans un bar, le café est d’ailleurs peut-être le dernier média totalement indépendant……à note sens.

PRP : Internet est-il un média accélérateur de médiatisation pour de jeunes artistes ?

JS : Depuis le lancement du site de MARIE KISS LA JOUE, (et bien qu’il ne soit pas encore trop visible dans les moteurs de recherches), nous avons pu créer des liens avec la base fan de l’artiste, et mieux cerner à qui on avait à faire, nous avons reçu un grand nombre de messages d’encouragements .

D’autre part, Internet à été une des clefs de notre communication, nous avons mis en place un e-mailing vers les médias, salles de concerts, producteurs de spectacles etc…. dans l’univers francophone. Le résultat le plus spectaculaire a été le Canada où bon nombre de médias ont répondu à l’offre que nous leur proposions : leur envoyer le disque et la bio, depuis ELLE, VOIR et une dizaine de magazines ont consacré des articles au disque et RADIO Canada et bon nombre de FM ont rentré le disque en playlist.
EMI a été obligé de sortir le disque au Canada, pour soutenir la demande que nous avions créée.;
Tout cela grâce à des mails…..chaque jour on se dit : comment aurions nous pu faire sans Internet ?.
Autre exemple, pour la date de concert à Paris du 17 février , nous avons mis en place un e-mailing vers les médias et programmateurs de spectacles, résultat 150 personnes environ ont répondu positivement à notre invitation dont de très importants médias.
Bien que nos e-mailing ne soit pas de l’opt-in, nous ne les considérons pas comme du SPAM mais comme des communiqués de presse, nous avons à ce jour reçu qu’une seule protestation sur plus de 15 000 envois de mails ciblés.
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Le disque est disponible partout en France ( Fnac , Virgin, disquaires, Espaces Culturels Leclerc….)

LES PROCHAINES DATES :

17.02 PARIS -L’EUROPEEN
21.02 ST AMAND DE TALENDE(63)
22.02. MONTLUCON (03)
23.02 CHATEL GUYON (63)
08.03 DAX(08) FESTIVAL CHANTONS SOUS LES PINS

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